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Les Volontaires et Compagnons de Jeanne d'Arc
22 février 2011

« LA MARCHE DE JEANNE D'ARC »

                                                     SOURCES HISTORIQUES ET TITRES DE NOBLESSE

Il existe une "Marche de Jeanne d'Arc" très noble et belle, de bonne harmonie et d'allure martiale. Elle est encore trop peu connue. Nous devons donc la retrouver dans ses origines historiques. Le premier titre de noblesse de la " Marche de Jeanne d'Arc " est en fait son acte de naissance daté du 24 Juin 1314, avec son entrée fracassante dans l’histoire. Ce matin là, un brillant Ecossais, Robert Bruce issu d'une noble famille normande du Cotentin, compagne de Guillaume-le Conquérant, marche à la tête de son armée pour la défense de l'indépendance écossaise dont il se pose en champion national. Ses compatriotes l'ont déjà couronné roi le 27 Mars 1305. C 'est donc en pleine souveraineté qu'il affronte l'occupant anglais dans le comté de Stirling, pour en libérer son pays. Aux approches de la bourgade de Bannock-Burn ses avant-gardes perçoivent dans le lointain les lignes de l'armée anglaise du roi Edouard II , au moins trois fois supérieure à ses propres troupes écossaises .

Pour s'avancer à la rencontre décisive où se jouera le sort de l'indépendance écossaise, aux sons des buccines et cornemuses qui règlent la marche, les guerriers entonnent un air familier, le mieux choisi pour son allure martiale. C'est donc au rythme de cette musique devenue "marche" que ce 24 Juin 1314 en menant au combat l'armée écossaise victorieuse, naît devant la bourgade de Bannock-Burn l'indépendance souveraine de l'Écosse sous Robert Ier.
Après cet épisode inaugural retenu par l'histoire, c'est par la régulière, permanente et toujours héroïque présence des combattants écossais au sein des armées françaises, que leur marche guerrière vient avec eux conquérir chez nous ses droits de cité. Ainsi l'on reconnaît ses notes entraînantes sous Philippe V Le-Long avant que ce bon roi ait mis fin à l'impopulaire guerre des Flandres.

On retrouve ces guerriers parmi les troupes de Charles IV-Le-Bel et celles du premier Valois Philippe VI, dans les débuts de la guerre de Cent Ans. Sous Charles VI ils accompagnent encore les contingents écossais rudement éprouvés à Azincourt (1415), puis sous Charles VII à Cravant (1423), surtojeanne_arc_orleans_jean_jacques_scherrerut à Verneuil (1424) et plus encore à Rouvray (1429) où leur chef le Connétable Jean Stuart est tué.
Le second titre de noblesse, celui de la "Marche de Jeanne d'Arc", brille dans l'histoire d'un éclat surpassant de très haut celui des trompettes qui l'interprètent. Comme l'acte de naissance de Bannock-Bum, ce nouveau titre porte une date mémorable entre toutes, celle du vendredi 29 Avril 1429 qui marque l’histoire d'un sceau indélébile. Ce soir là, à la tombée de la nuit, la cité d'Orléans assiégée depuis sept mois par une armée anglaise d'invasion, est illuminée par des torches scintillant au dessus d'une population rassemblée, délirante d'enthousiasme.

Débouchant du pont-levis abaissé de la porte de Bourgogne et suivant la longue voie de Châteaudun qui traverse la ville d'Est en Ouest jusqu'à la porte Renart, c'est l'arrivée annoncée depuis trois jours du renfort envoyé par Charles VII pour secourir et ravitailler la cité. Voici d'abord, précédée de son étendard fièrement porté par son jeune page Louis de Coutes, Jeanne d'Arc toute armée sauf la tête, chevauchant un superbe destrier blanc offert par le dauphin. Auprès d'elle,
Jean le Bâtard d'Orléans qui ne la quittera plus. Ils sont suivis de la troupe des 200 lances que Charles VII envoie à sa bonne ville pour la secourir. Dans la longue colonne brillent les armures de quelques-uns des meilleurs capitaines du moment : Ambroise de Loré, Culan, Gilles de Retz, Boussac avec leurs compagnies.

Bien sûr, toute la garnison de la défense de la ville est là pour accueillir cette ardente Pucelle messagère du Ciel sur laquelle se fondent tous les espoirs. Et parmi ces guerriers, il y a aussi ces fidèles défenseurs de la cause française que sont les Ecossais rescapés de leurs dures épreuves récentes de Verneuil et Rouvray. Ce sont ces Ecossais formant jusqu'au tiers de nos armées, tous archers montés à I’ uniforme splendide de couleurs rouge, blanc et vert portant la devise fleurdelisée sur la poitrine, que nous voyons dans la miniature du livre d'heures d'Étienne Chevalier peinte par Jean Fouquet en 1454, où Charles VII est en roi mage, à genoux devant la Crèche .
Fidèles à leurs traditions autant qu'à leur langue gaélique ces Ecossais ont aussi conservé la fière fanfare guerrière de leurs ancêtres. Aussi dès que Jeanne-la-Pucelle débouche dans son arroi, les buccines, trompilles et cornemuses font retentir pour elle les notes familières qui depuis plus d'un siècle guident leurs assauts.

Grâce à cette providentielle rencontre c'est en ce soir si solennel du 29 Avril 1429 qu'à Orléans la marche victorieuse de Bannock-Burn inaugurant de ses accents éclatants l'épopée guerrière qui va libérer Orléans et rendre à la France sa souveraineté menacée, acquiert comme son plus beau titre de gloire, le nom très prestigieux de "Marche de Jeanne d'Arc".

       René OLIVIER.(Les « Amis de Jeanne d’Arc, num 176, 1er trim.2003)

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