Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Les Volontaires et Compagnons de Jeanne d'Arc
4 février 2011

Sur les traces de l'Epée de Jeanne d'Arc

JeannefierboisRecherches en   vue de retrouver l'épée de Jehanne-la-Pucelle, dite de Sainte Catherine de Fierbois

En plus des très nombreux érudits sérieux et d'une grande probité, des écrivains plus ou moins crédibles se sont emparés depuis le début du XX ème siècle, de l'histoire de Jeanne d'Arc, souvent pour faire du sensationnel.


Ne voulant pas tomber dans cette dernière catégorie, la note ci-après veut faire simplement le point sur les recherches effectuées à Compiègne, en vue de retrouver l'épée de Jeanne dite de Sainte Catherine de Fierbois. Des documents irréfutables et de première main sont donc nécessaires. Etat des recherches.


En 1929, lors de la séance du 20 avril 1929 de la « Société Historique de Compiègne », Monsieur de Breda donne lecture ' à la Société d'une lettre d'un nouveau membre Monsieur Mandement, sur l'épée de Jeanne d'Arc.

Au XXXIIème Procès-Verbal de la Société Historique de ~ Compiègne, on peut lire à la page 36:

Dans le Courrier de l'Oise du 21 avril 1929, M. André de Maricourt rappelle la poétique légende qui veut qu'entre les 16 , et 18 août 1429 Jeanne ait laissé une épée à la célèbre abbaye de la Victoire. Les notes de M. Mandement tendraient à préciser que cette régie, l'épée dite de Sainte-Catherine de Fierbois, n'aurait été abandonnée par Jeanne d'Arc que seulement la veille de sa prise à Compiègne, au cours de son voyage de Crépy à Compiègne, c'est-à-dire dans la nuit du 22 au 23 mai 1430. Les recherches de M. Mandement l'ont conduit à la chapelle de St-Corneille-aux-Bois où Jeanne se serait arrêtée pour se reposer et prier. Mais l'autel de Saint-Corneille-aux-Bois fut transporté à la Faisanderie et de là après la Révolution

n'est-il pas revenu à Compiègne ? C'est déjà un beau résultat qu'une sévère discussion historique ait retrouvé le fil merveilleux de la légende.

M. de Breda parle ensuite de l'argumentation de M. l'abbé Guérin en faveur du séjour de Jeanne d'Arc à Clairoix, du 21 au 27 mai 1430. Il est à souhaiter que, selon les désirs de notre collègue, le début du martyre de la Sainte libératrice soit célébré avec éclat à Clairoix, l'an prochain, lors du 500e anniversaire de ce malheureux événement. »

Entre les deux guerres 1914/ 18 et 1940/44, Messieurs E. Lesquendieu, architecte à Compiègne, André Panthou, ancien féculier, sociétaire et trésorier de la Société Historique de Compiègne, ont repris les études et les recherches de Monsieur Mandement qui d'après les renseignements verbaux donnés par Monsieur André Panthou à son fils, étaient basés sur des documents irréfutables.

En raison des circonstances, Monsieur Panthou étant retourné en 1939 en Normandie, une partie de ses notes en la matière n'existe plus, à l'exception de la note ci-après qui n'indique aucune référence. Tout est donc à reprendre. Il est donc nécessaire de retrouver tout d'abord les documents originaux sur lesquels reposaient les recherches.

Dans une lettre du 25 février 1946, Monsieur J.M: Bourquin, avoué (12 bis rue des Domeliers à Compiègne) écrit à Monsieur André Panthou :

« Monsieur Mestre, notre bibliothécaire municipal, me dit qu'il y a quelques années vous avez fait des recherches afin de retrouver l'épée de Jeanne d'Arc qui doit être à Compiègne.

Au cours des années 1929-1930, Mr MANDEMENT, archéologue entreprit des recherches en vue de retrouver l'épée de Jeanne d'ARC, (celle de Ste-Catherine de FIERBOIS) avec l'espoir d'y parvenir avant les fêtes du Ve centenaire, ce qui aurait donné à ces fêtes un faste particulier.

De l'étude de nombreux documents qu'il avait pu compulser, il en avait tiré les conclusions suivantes :


1) L'épée de Fierbois portait sur la poignée ou sur la garde 3 croix d'or.

2) La veille de sa dernière venue à Compiègne Jeanne à Crépy possédait encore cette épée.

3) A son arrivée à Compiègne, ou tout au moins lors de sa sortie de Margny, Jeanne ne la possédait plus.

Qu'en avait-elle fait ?

Mr MANDEMENT : que Jeanne ayant le pressentiment de la fin de sa mission, avait dû cacher cette épée pour qu'elle ne tomba pas dans les mains ennemies.

Où pouvait-elle l'avoir cachée ? Probablement dans une cachette similaire à celle où elle l'avait trouvée, c'est-à-dire dans la cavité d'une table d'autel, comme il était fréquent d'en pratiquer à cette époque.

Or la Pucelle partant de Crépy, n'arrive à Compiègne que le lendemain matin.
Elle a dû passer la nuit à St-Corneil-aux-Bois. Et dans la table de l'autel, y put y cacher son épée.

Si cette hypothèse est exacte, il s'agit de sonder cet autel : mais il n'est plus à St-Corneil.


4) L'étude des archives permet à Mr MANDEMENT de préciser qu'au milieu du siècle dernier l'autel de St-Corneil-aux-bois a été transporté à Compiègne, pour y être installé à l'église St Antoine, et qu'en attendant sa mise en place, il a été déposé dans la cour de Maîtrise.

Où était cette maîtrise ? Et l'autel a-t-il été installé dans l'église, ou bien est-il resté dans cette cour ? C'est là une double énigme.

C'est pour tenter de résoudre ces problèmes, qu'il commença ses investigations dans les environs de St Antoine.

Exploration des souterrains du presbytère, dans le but de trouver une issue pouvant conduire à une crypte, qui existerait probablement sous le chœur de l'église.

Mais un sondage dans le mur fermant l'extrémité de ce souterrain ne donne pas de résultat : La barre de sondage venant frapper le mur plein des fondations de l'église. Il abandonna alors cette direction (mon avis personnel est qu'il l'abandonna peut-être, un peu trop tôt, en effet, si en face le mur est plein il n'y a pas impossibilité qu'immédiatement derrière le mur d'arrêt, bouchant le souterrain, il y ait à angle droit une amorce de quelques marches, se qui expliquerait, qu'à cet endroit, on n'a pas senti la voute se continuer, puisqu'en une telle conjoncture la voute s'élève par gradins, au même rythme que les marches.

Les recherches furent poursuivies dans la maison vicariale, située à l'angle de la rue Hersan et des Cordeliers,: Dans la cour de cette maison existe un puits, au fond duquel on découvrit un escalier au haut duquel on perça un mur, et l'on accéda dans la cave de cette maison, à gauche d'un arc de briques peu élevé, car la cave avait été comblée d'une certaine épaisseur.

(C'est probablement la raison pour laquelle l'attention n'a pas été attirée et c'est ce remplissage qu'il aurait fallu percer pour trouver un débouché possible sous le jardin, qui se trouve en élévation par rapport à la cour, et forme terrasse, pourquoi cette différence de niveau ?)

Quoiqu'il en soit, Mr MENDEMENT n'insistera pas davantage, et chercha s'il n'y avait pas a St¬Antoine, un autel qui put être celui de St-Corneil-aux-bois.

Le maître-autel étant moderne, il ne s'y arrêta pas plus qu'à ceux des chapelles, qui sont tous en bois ; restaient 2 autels ayant le caractère de ceux du XVe : N.D. de Lourdes, qui est moderne, et N.D. des Sept Douleurs qui a son avis est de l'époque : Mais avec celui-ci, s'il répond aux conditions requises, il se heurta à une impossibilité d'investigation, cet autel étant adossé à la maçonnerie, et même enclavé dans une masse de maçonnerie ; il ne put donc se rendre compte si une cachette existait à l'arrière de la table.


C'est alors qu'il abandonna la partie ; On était de reste à quelques jours des fêtes du Centenaire.Plusieurs problèmes restent donc tout entiers :

Où se trouvait la cour de la Maîtrise ?

Y-a-t-il une crypte sous l'église ?

Si oui, où en sont les accès et quand auraient-ils été murés ?

Et par dessus les autres, où est l'Épée de Ste Catherine de Fierbois ?



André PANTHOU    (dessin de R.de la Mézière) (Les Amis de Jeanne d'Arc, num116,1984)

Publicité
Commentaires
Les Volontaires et Compagnons de Jeanne d'Arc
Publicité
Les Volontaires et Compagnons de Jeanne d'Arc
Newsletter
Publicité